Sur une prose de l'oncle Hans
Enfin bouclé, le travail d'illustration jeunesse qui m'a tenu en haleine pendant un mois ne demande plus qu'à être envoyé.
Toutes sortes d'améliorations auraient encore été possibles, mais à partir d'un certain moment, je crois que l'on finit par passer du côté de l'acharnement stérile.
Je m'en tiendrai donc là pour cette fois, et me précipiterai à la Poste dès l'ouverture des bureaux. :-)
De votre côté, laissez-vous conter...
La princesse au petit pois, "un petit conte réac' par Hans Christian Andersen".
*** " Il était une fois un prince qui voulait épouser une princesse, mais
une vraie princesse. Il fit le tour de la terre pour en trouver une
mais il y avait toujours quelque chose qui clochait ; des princesses,
il n'en manquait pas, mais étaient-elles de vraies princesses ? C'était
difficile à apprécier, toujours une chose ou l'autre ne lui semblait
pas parfaite. Il rentra chez lui tout triste, il aurait tant voulu
avoir une véritable princesse.
Un soir, par un temps affreux, éclairs et tonnerre, cascade de pluie que c'en était effrayant, on frappa à la porte de la ville et le vieux roi lui-même alla ouvrir.
C'était une princesse qui était là dehors. Mais grands dieux ! de quoi avait-elle l'air dans cette pluie, par ce temps ! L'eau coulait de ses cheveux et de ses vêtements, entrait par la pointe de ses chaussures et ressortait par le talon... et elle prétendait être une véritable princesse !
— Nous allons bien voir ça, pensait la vieille reine, mais elle ne
dit rien. Elle alla dans la chambre à coucher, retira la literie et mit
un petit pois au fond du lit ; elle prit ensuite vingt matelas qu'elle
empila sur le petit pois et, par-dessus, elle mit encore vingt édredons
en plumes d'eider.
C'est là-dessus que la princesse devrait coucher cette nuit-là.
Au matin, on lui demanda comment elle avait dormi.
— Affreusement mal, répondit-elle, je n'ai presque pas fermé l'oeil de la nuit. Dieu sait ce qu'il y avait dans ce lit. J'étais couchée sur quelque chose de si dur que j'en ai des bleus et des noirs sur tout le corps ! C'est terrible !
Alors, ils reconnurent que c'était une vraie princesse puisque, à travers les vingt matelas et les vingt édredons en plume d'eider, elle avait senti le petit pois. Une peau aussi sensible ne pouvait être que celle d'une authentique princesse.
Le prince la prit donc pour femme, sûr maintenant d'avoir une vraie princesse et le petit pois fut exposé dans le cabinet des trésors d'art, où on peut encore le voir si personne ne l'a emporté.
Et ceci est une vraie histoire. " ***